ABCDoc-70 G/ G U E R R E Grozny
En Ukraine, le spectre de Grozny et d’Alep
La destruction des villes est devenue un objectif prioritaire pour Poutine qui cherche à semer une terreur sans limite, infliger aux populations un châtiment terrible et définitif. Une doctrine forgée lors de l’écrasement de la capitale tchétchène et de la cité du nord de la Syrie.(Libération 12 mars 2022)
Le but des Prussiens n'était certes pas de détruire Paris mais de faire plier le gouvernement en
terrorisant les civils, en se servant des souffrances infligées à la population entassée dans la ville. Assiégée, la capitale s'est profondément métamorphosée. Les trains ne circulant plus , la gare d'Orsay offre un immense hangar où commodément gonfler les ballons, seuls liens qui relient encore la ville au monde extérieur . Le 15 décembre le ministre de la justice, Emmanuel Arago ( le frère de François) assure à Hugo qu'il y a pour cinq mois de viande fraîche. Trop belle certitude. Une fois débités les boeufs et les moutons opportunément rassemblés dans les parcs de la ville, il faut désormais se contenter de rats, de chiens, de chats et pas seulement des animaux exotiques du jardin d'acclimatation.Théophile Gautier fait intercéder Hugo pour qu'on ne mange pas le cheval
qu'il possède: le 29 décembre,l'illustre écrit "j'espère sauver le pauvre cheval de Th. Gautier. Ce n'est même plus du cheval que nous mangeons. C'est peut-être du chien? C'est peut-être du rat? Je' commence à avoir des maux d'estomac. Nous mangeons de l'inconnu ( Choses vues 1870 p.127)
Le charbon vient vite à manquer: on abat les arbres du bois de Boulogne pour le livrer aux
charbonniers . Mais impossible d'échapper aux bombardements. Finalement, le siège est levé car la capitulation a été signée aux conditions humiliantes du roi de Prusse désormais autoproclamé empereur . La vie ordinaire peut reprendre comme le constate le Gaulois alors que le Rappel se lamente.
Le pire étant toujours sûr, c’est une autre guerre qui va se déclencher, guerre civile cette fois : les versaillais n'hésitent pas à bombarder plusieurs quartiers et finissent par reprendre la capitale rue par rue. Le Gaulois exulte. On se bat sur le parvis du Panthéon. La guérilla se termine au milieu
des tombes du Père Lachaise où les derniers fédérés avaient pensé
pouvoir se cacher cependant que les principaux symboles du pouvoir de la capitale sont incendiés par
des Communards. Malgré les appels à la réconciliation, à la clémence, la ligne dure l'a emporté. Les cadavres emplissent les fosses communes, les prisonniers sont jugés sommairement, fusillés ,ou envoyés sur des pontons avant d'être expédiés en Nouvelle Calédonie.