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terresdartois
4 janvier 2022

ABCDoc-70 B/ ...B A L L O N

 

B

ballons fabrication

 

1870 11 30 Figaro ballons-extrait-001

C’est Nadar,  habitué à utiliser une montgolfière pour ses photographies aériennes qui eut l’idée de ce moyen insolite et acrobatique pour permettre au jeune  Gambetta (32 ans) d’échapper à l’encerclement, de passer par- dessus les lignes ennemies et de rejoindre une délégation gouvernementale à Tours d’où il essaiera  inlassablement d’organiser la résistance. Le départ de l’Armand Barbès (un républicain décédé  3 mois plus tôt)  accompagné du George Sand le 7 au matin depuis St Pierre de Montmartre commence mal : le vent du Nord pousse les passagers au-dessus des lignes prussiennes ; ils essuient des coups de feu  mais réussissent en lâchant du lest à s’échapper. Ils atterrissent dans un arbre du côté de Beauvais et sont délivrés par des paysans. Après un périple de trois jours  en carriole  et en train  par Amiens et Rouen, Léon atteignit  enfin    Tours.

         

1870 30 11 Pt Jal ballon pris

   Dans la presse, le récit du départ des ballons quitte peu à peu le ton épique  - ou très mondain comme sous la plume du chroniqueur du Figaro- pour  s’attacher aux aspects techniques de l’embarquement des passagers,  du courrier, des journaux et des pigeons.  On fabrique les engins dans les gares  désertées par le trafic ferroviaire.  Il faut former en accéléré des aéronautes recrutés parmi les  marins et les gymnastes et le constructeur ou le directeur de la poste supervise l’embarquement. Au début le « lancement » – aussi extraordinaire à cette époque et dans ces circonstances que pour nous celui des premièrs vols  spatiaux habités- avait lieu en pleine journée mais  les aérostats constituaient une cible trop facile à repérer.  Les opérations se firent ensuite en pleine nuit. L’obscurité, les conditions météorologiques de plus en plus pénibles (froid intense, neige,tempête) et en janvier les bombardements nocturnes,  rendaient   les départs sportifs, et les voyages hasardeux avec toujours l’angoisse  de l’accident, d’un atterrissage en catastrophe dans un endroit inconnu ou hostile, et la crainte que  des dépêches importantes et les précieux pigeons tombent aux mains de l’ennemi.   Seuls liens  fragiles qui reliaient Paris au reste de la France  les ballons portaient des noms glorieux  comme autant de talismans -pas toujours efficaces: LavoisierBourbakiFaidherbe, la République. La navigation de nuit, à la boussole, au gré des courants aériens  relevait de l’aventure.   Parti le 23 novembre 1870, l’Égalité (frété par  MM Wilfrid de Fonvielle et le Comte de Villoutrey, -animés peut-être par l'esprit du 4 août 1789?) « a heureusement atterri à Louvain », nous apprend La Presse du 15 décembre. Le Jacquard s’abîma en mer d’Irlande. Un ballon

ballon porteur de depeches Arus dol de bretagne

s'égara jusqu'en Norvège.  Le Ville de Paris, parti le 15 décembre de la gare du Nord à 4h du matin tombe –ironie du sort- en Prusse à la fin de la matinée, livrant  les plans secrets de coordination des actions militaires entre  Trochu et Gambetta. Le Général Chanzy  lancé le 20 décembre parcourt inutilement 750 kms qui le font capturer en Bavière. Plus chanceux le Général Faidherbe (13 janvier 1871) atteint la Gironde. Les passagers du Vauban furent faits prisonniers du côté de Verdun. Le dernier ballon lancé fut, comme un pied de nez,  le général Cambronne, le 28 janvier . Marqué du mot célèbre il  parvint dans la Sarthe.

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