21 12 21 . . . 21 décembre 2021 Solstice d’hiver
Encore un peu je ratais pareille combinaison numérologique
Revue de presse express 1921
Noël approche et la politique se mêlant à la charité, partout des appels pour venir en aide aux enfants affamés de Russie : dans les journaux conservateurs trop contents de publier des
témoignages ou d’organiser des galas de bienfaisance mais aussi dans l’Humanité qui mobilise tous les camarades
D’un même élan Le petit Journal en appelle au bon cœur de ses lecteurs contre la souffrance animale ( il y a un siècle) et pour les enfants du Nord et du Pas-de-Calais, les « régions dévastées » comme on les appelle alors.
Parmi nos contemporains, certains seraient rassurés, d’autres irrité.e.s de voir fleurir les
réclames pour les jouets « genrés » comme on dit prétentieusement à tout bout de champ : un Meccano pour les garçons, la Semaine de Suzette pour les petites filles sages. Voilà un univers bien rassurant. J’ai vibré quant à moi en tombant sur une réclame pour l’huile
Goménolée : satanée huile : une bonne odeur mais avec ce gros compte-gouttes, on s’en mettait partout : sous le nez, autour et dans la bouche, et à peine dans les narines.
Poulbot utilise à tout va sa célébrité pour vanter quantité de produits pharmaceutiques.
Mais il sait si bien croquer Paris et ses bambins, gavroches ou petits lords Fauntleroy !
Faut-il privatiser le
téléphone et les chemins de fer du Nord ? Débat enflammé ; l’ancêtre ( à capitaux privés) de la RATP fait preuve d’imagination en promenant le client là où il veut aller en cette période de fête, grâce à son circuit des grands magasins : idée à
réactiver, pour drainer les courageux touristes français quand les clients étrangers habituels désertent les temples du luxe. Autre idée, en lieu et place de ces terribles trottinettes : des bicyclettes à moteur autrement stables,
mais un rien polluantes.
À défaut de pandas à aller admirer au zoo de Beauval, un cirque ( Ciel ! et le bien-être animal ?) propose à l’admiration attendrie du public deux minuscules oursons, Soudaine et Imprévu.
Exotisme musical: on ramène le corps de Saint-Saëns mort à Alger :
comme Gide , il aimait - pour ses bronches paraît-il– passer de longues saisons à Bou-Saada ou à
Biskra. Le tourisme saharien s’organise, grâce à l’Automobile –Club et à La Compagnie générale transatlantique : l’envoyé du Journal fait un bref compte-rendu du périple de trois semaines tous frais payés qui l’a conduit à Biskra et Touggourt. Il se souvient surtout des ouled naîls, si prudes le jour dans leur voile blanc que le roi de Belgique passant par là les avait prises pour des communiantes (on ne parle pas de Baudouin, confit en dévotions, mais d'Albert que je vois là bien naïf). Personnellement, j’ai eu le plaisir
avec trois autres « coopérants militaires » de faire - à nos frais, avec notre petite solde- le même périple en 203, depuis Tunis, à la Noël 1968. Un souvenir: le pain grillé de l’hôtel Transatlantique de Touggourt, décati mais avec un service impeccable. Étape inattendue et bienvenue après avoir bivouaqué à la belle étoile ( du Sud) par moins trois et remis en route la 203 à la manivelle, la batterie « Nour » ( la lumière) ayant bien de la peine à tenir la charge. Dans L’écho d’Alger, j’ai piqué deux faits divers pas trop colonialistes j’espère malgré leur pittoresque facile de légion étrangère et de caravanes.
A défaut de voyage exotique, les encarts publicitaires du Journal offrent avec un peu
d’imagination la trame d’un vaudeville à la Feydeau sur la musique endiablée de la Vie parisienne, spectacle traditionnel des fêtes de fin d’année, Covid ou pas . JOYEUX NOÊL !
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Tourisme au Sahara Le Journal 21 dec 1921
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7608000b/f2.item.zoom