1er mars, les loups sont entrés dans Paris...en 1871
- En attendant d'en savoir plus, à la St Aubin coupe la queue à ton poulain. Pov’ tchiot ! Allô L214, encore un cas de souffrance animale, je parie ! Le « mois parfait » est derrière nous. Cet Aubin du 1er mars , qui prend la place d'une Eudoxie, est une aubaine pour nos rimailleurs ruraux d’autrefois. Préoccupations diverses et souci commun : de l’eau mais pas trop. Surtout pour la vigne : À la Saint-Aubin c'est du vin, quand le buisson goutte au matin mais « S'il pleut à la Saint-Aubin, il coulera bien trop de vin. ». Et le reste à l’avenant : du côté des terres pauvres de Bretagne S'il pleut à la Saint-Aubin, il n'y aura ni foin, ni lin. » comme dans les grandes plaines à blé : « Neige ou pluie de Saint-Aubin, année sans paille ni grain » prévient l’almanach beauceron. Aubin ou Albin fut le 10è évêque d’Angers, mais on peut aussi rendre hommage à Simplice 12è évêque de Bourges et à Léon de Carentan 2ème évêque de Bayonne décédé en 890: 2ème seulement ? des chrétiens de bien fraîche date ces Gascons ! Un coup d’œil du côté de l’église orthodoxe, vraie mine de bizarreries : elle met à l’honneur ce jour-là un moine du XIVe siècle, Jean Coucouzèle, …chantre, bien sûr et « mélode athonite » : quelle spécialité se cache là-dessous ? Les paris sont ouverts. Gagnant ou pas on aura une bonne occasion de lever le coude avec nos amis islandais qui se sont mis fin en 1989 à leurs 74 ans de prohibition de la bière (ils n’ont pas réussi à tenir les trois quarts de siècle !) : ils célèbrent aujourd’hui le bjordagur ( beer day) à grand renfort de tites mousses à l’eau des glaciers comme cette Einstök qu’on aimerait faire connaître au père d’Achille Talon, toujours chargé de son pack de bières au cas où.. « Bière qui mousse n'harasse pas foule » affirmait le docte père. Ah Pilote ! « mâtin quel journal ». Pif-Gadget aussi, dont le premier numéro du 24 février 1969 voit la naissance de RAHAN, « le fils des âges farouches » athlétique héros humaniste de la Préhistoire créé par Lécureux (scénario et textes) et Chéret (dessins).
Une pensée pour Jean-Michel FOLON né en Belgique le 1er mars 1934 (disparu le 20 octobre 2005) : ses poétiques hommes volants annonçaient en douceur chaque soir la fin des programmes d’Antenne 2. Une autre pensée pour Rina KETTY, née en 1911, chanteuse à succès de j’attendrai, (1938) devenue la chanson emblématique de la drôle de guerre et créatrice de Sombreros et mantilles (1938). Ce paso-doble pimenté de castagnettes intrépides, elle continuera à le chanter après guerre, au temps de la débine, au Québec, dans les réserves indiennes de l’Ontario et jusque chez les Inuits me dit Wikipédia . Une espagnolade nostalgique que je tiens pour une des rares chansons françaises faisant allusion à la guerre civile espagnole et qui devait parler au cœur des réfugiés républicains.
1er mars 1953 Le monde l’ignore encore, et probablement ses proches aussi : Staline, derrière la porte blindée de sa chambre est frappé par une attaque cérébrale. On hésite à déranger le petit père des peuples. On finit par ouvrir; on le découvre agonisant. Il est déclaré mort le 5 mars à 6h du matin
Et maintenant le feuilleton
1er mars 1871
Les loups sont entrés dans Paris. 70 ans avant la réplique
triomphaliste de juin 1940. L’épreuve durera tant que l’Assemblée nationale n’aura pas ratifié les "accords" de paix. Cela prendra deux jours , durant lesquels un contingent de 30000 allemands séjourne dans un quartier de la capitale, celui des Champs-Élysées la place de la Concorde comprise. C’était une condition expresse inscrite dans le traité : entre cette humiliation et la perte de Belfort (qui ne s’était jamais rendue) les négociateurs français avaient eu vite fait de choisir. Pour l’occasion, d’un commun accord les journaux parisiens ont décidé de suspendre leur parution tout au long de la présence intra
muros du vainqueur. Dans les jours précédents ils avaient multiplié les recommandations de dignité et les appels au calme tant la situation est à haut risque, à la merci de la moindre provocation. Paris est sous les canons
prussiens qui occupent tous les forts. Les gardes nationaux et les mobiles toujours armés bivouaquent dans les différents quartiers de la capitale ; les 6000 marins dûment encasernés
sont fortement sollicités d’intervenir par la population. Il faut débarrasser tout le quartier réservé aux troupes allemandes des cantonnements et des canons français. Aucun incident majeur n'est à recenser alors que la rancoeur est profonde et les esprits bien échauffés comme le montrent les bruyantes manifestations autour de la colonne de la Bastille pour célébrer les journées de février 1848. Le reporter du Petit journal se veut optimiste : dans le même numéro, un communiqué du gouvernement rappelle que certains individus
n'ont pas hésité à lyncher un gardien de la paix le 26 février: il fut attaché sur une planche, jeté dans la Seine et pendant qu’il s’efforçait de regagner la rive, repoussé à coups de pierres et de crocs au milieu du fleuve où il a trouvé la mort. Et voilà que les occupants manifestent le désir ( prévu par les accords) de visiter le Louvre et les Tuileries . Un surcroît de précautions n’empêche pas les manifestations hostiles derrière les
grilles des jardins des Tuileries. Qu’importe : nos « touristes » ont à cœur d’emporter un petit souvenir : en traversant pour la seconde fois les jardins réservés, [ils] ont arraché quelque brin d’herbe, quelques feuilles d’arbres verts ou même quelques branches d’arbustes(Le Gaulois 4 mars 71)
Paris, la ville de tous les dangers. Mais les décisions les plus douloureuses se prennent ailleurs, à Bordeaux, au Grand Théâtre transformé tant bien que mal pour accueillir 676 députés. Il faut d’abord s’y rendre. Depuis Paris, ce n’est pas une mince affaire. Victor Hugo note brièvement tous les
détails de son voyage et de son séjour dans « Choses vues » rassemblées par Hubert JUIN (Folio Gallimard). Après être allé voir son boulevard – un segment du boulevard Haussmann rebaptisé à son nom- il a mis vingt-sept heures avec les huit personnes qui l’accompagnaient. À chaque arrêt on l’acclame. Le Rappel, fondé par ses proches rend fidèlement compte de ces ovations mais le Figaro
ironise sur le képi martial qu’il arbore depuis le début du siège: quand la foule l’écrase de son oppressive admiration, il le brandit avec grâce au-dessus de sa tête. Le 28 février, Thiers retardé par un accident de chemin de fer du côté de Poitiers finit par arriver à Bordeaux en fin d’après-midi, épuisé par la semaine de négociations et cet interminable voyage. Sans prendre de repos, il file
directement à l’Assemblée,
où la gauche dont se réclame Hugo est largement minoritaire.
M. Thiers entre. Il monte, ou plutôt il roule à la tribune. Car rouler est l’expression la plus juste pour le gnome sphérique auquel la France a remis ses destinées, note intraitable le Rappel du 28 qui consent à remarquer le ton ému de l’orateur. La voix est à
peine audible - un journaliste note qu’il pleure-. Il se contente de lire un préambule et charge un de
ses collègues de détailler les conditions de la paix. Mais, souligne perfidement le Rappel, il retrouve toute sa voix pour demander qu’on ratifie d’ « urgence » les conditions. Le mot fait bondir. On exige des copies du traité pour pouvoir discuter sur pièces. Les accords seront ratifiés dès le lendemain, sans la voix de Victor HUGO. Paris sera alors évacué par les prussiens.
Une autre page de l’Histoire va s’écrire, celle de la Commune, de la guerre civile et du second siège de Paris sous le regard perplexe de l’occupant
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- Folon générique de fin de l’A2
https://www.youtube.com/watch?v=s7NAsTBHKV8
- https://www.youtube.com/watch?v=Mzy9GGbcvSI
- http://greniertv.over-blog.com/article-folon-et-les-hommes-volants-d-antenne-2-124392901.html
- Rina Ketty sombreros et mantilles J'ai vu toute l'Andalousie
Berceau de poésie
Et d'amour.
J'ai vu à Séville, à Grenade,
Donner la sérénade
Sous les tours.
J'ai quitté le pays de la guitare,
Mais son doux souvenir, en mon âme s'égare ;
Dans un songe, souvent, tandis que mon cœur bat,
Il me semble entendre tout bas,
Une chanson qui vient de là-bas.
Refrain
Je revois les grands sombreros
Et les mantilles,
J'entends les airs de fandangos
Et séguedilles,
Que chantent les señoritas
Si brunes,
Quand luit, sur la plaza,
La lune
Je revois, dans un boléro,
Sous les charmilles,
Des "Carmen" et des "Figaro"
Dont les yeux brillent,
Je sens revivre dans mon cœur
En dépit des montagnes,
Un souvenir charmeur,
Ardent comme une fleur d'Espagne
https://www.dailymotion.com/video/xv9r75
J’attendrai : https://www.youtube.com/watch?v=QeFf8CCh3Hw
Les allemands défilent sur les Champs Elysées 14 juin 1940 - Bing video
https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/grand-format-la-vie-des-soldats-allemands-en-france-pendant-l-occupation_1875135.html