Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
terresdartois
21 janvier 2019

Épiphanie

 

Le jour des ROIS

rois_mages

                        JANVIER mois transitoire malgré le calendrier: Janus jette un dernier coup d’œil à l’année écoulée et se tourne déjà vers celle qui commence : on fait l’inventaire des stocks, on prend de bonnes résolutions. J’ai eu la curiosité – un peu vaine- de voir comment ce premier mois de l’année avait marqué mon troupeau d’ancêtres. Le clan maternel   (228 personnes) LECLERCQ –LEBAS  est en hibernation quasi-totale : seule une Marie-Guislaine DESAILLY y a eu l’idée de trépasser- le 9 janvier 1738. Du côté paternel, parmi les 320 membres  de DAUCOURT & Cie toutes branches confondues, on a bougé modestement : 11 mariages et 7 enterrements étalés sur les XVIII et XIXe siècles  et 4 naissances. C’est le bataillon breton (du côté du grand-père maternel) qui s’agite le plus malgré sa  modeste taille de 88 engagés. Cinq mariages (surtout dans la dernière semaine de janvier), onze naissances d’enfants conçus dans l’euphorie printanière mais pas un seul mort. Je ne vais pas épiloguer  sur les bizarreries relevées. Hasards du calendrier? L’expression sonne comme un aveu d’ignorance. Qu’importe. Puisqu’on vient de « tirer les rois » comme on disait autrefois, et que l’Épiphanie tombait pour une fois un dimanche, j’ai eu envie de braquer  un instant mon projecteur – en fait  plutôt le superbe stylo- led offert  comme étrennes par  mon coiffeur- sur les naissances bretonnes, même si, à la réflexion, je ne suis pas très sûr  que la Bretagne d’autrefois ait fait un sort autre que religieux au 6 janvier .

            Dans la famille JÉGOUIC  j’appelle  par ordre chronologique, Marie SILSIGUEN, Etienne-Marie JÉGOUIC, du 6 janvier 1824 et Françoise LHERMITE née le 7 en 1829.

silsiguen étymologie

Marie Silsiguen : née le samedi 7 janvier 1713 à Bothoa plus précisément Ker auter an gall  (désormais u n quartier rattaché à St Nicolas du Pelem) comme la plupart de ses frères et sœurs. Pour faire simple, c’est la grand-mère de l’arrière-grand-père  de mon grand-père François. Sous l’Ancien Régime, Bothoa était une immense paroisse. Elle fut démembrée en 1836 et 1860 et n’est plus qu’un hameau de Plounévez-Quintin où d’ailleurs eut lieu son mariage avec François  Jégouic.
   SILSIGUEN est un nom rare, à peu près exclusivement localisé à Plounévez-Quintin selon les données de Geneanet. Nul ne se prononce sur l’origine du nom. Prudence bizarre.  Il suffit de consulter un dictionnaire pour avoir au moins un début de réponse. Dans le dictionnaire de moyen-breton que j’ai sous les yeux, le mot  désigne … une saucisse. En nom propre, il a donc fonctionné au départ comme un sobriquet moquant ou un goût prononcé pour ce mets ou une silhouette – allongée,  ramassée c’est selon, ou bien c’est une allusion grivoise.   Notre Marie est l’aînée de dix enfants. Ses parents se sont mariés plus d’un an auparavant le 26 novembre 1711 à Bothoa : François Sébastien SILSIGUEN (1692- 1742) n’avait que 19 ans et Françoise CHEVANCE (1685-1739) déjà 26. Quelle profession exerçait-il ? Il est déjà beau d’avoir l’âge du marié et des filiations car le curé Louis le Gall  semble plus préoccupé de tracer partout son élégant et immense paraphe  que de tenir scrupuleusement  ses registres :

Le gal curé 1711 fcs X Chevance b

les actes sont souvent transcrits après coup, regroupés avec d’autres !   De toute façon, pas de mystère, ce sont des « sans dents » comme dit l’un, des gens « qui ne sont rien » comme dit un autre, des « croquants » comme il se disait jadis. Le couple s’installe à Kerauter an Gall chez le mari  puis à Plounévez-Quintin. Il est à la tête d’une vraie tribu de filles.  Marie (1713-1782), Louise ‘1714-) ,  Anne (1716-1747),  Marie Pélagie ( 1719-1719) , Louise  (1721-) ,  une autre Marie ( 1722-) , Julienne ( 1725-1725) , Jacquette et Philippette (1726-) , Mathurin (1730-1788). Deux bébés disparaissent précocement mais Françoise accouche de jumelles à 41 ans après 4 ans sans naissance. Et puis in extremis, 4 ans après encore, un garçon Mathurin -à 46 ans. J’ignore encore si tout ce beau monde a survécu. Nos services enquêtent.

 Quant à notre petite née le lendemain de l’Épiphanie, a-t-elle voulu fuir le rôle ingrat de l’aînée occupée à torcher ses sœurs ? Elle s’empresse de convoler à quinze ans avec mon ancêtre Jégouic premier prénommé François, un « vieux » de 31 ans. Notre curé amateur de calligraphie  a regroupé deux actes de mariages, se contentant de noter qu’il n’y a pas eu d’opposition et qu’il a accordé sa bénédiction nuptiale à « François Jégouic  de la paroisse de Bothoa et Marie Silsiguen de cette paroisse en présence de Claude Jégouic  François Silsiguen pères des mariants  et plusieurs autres ». Le ménage s’installe un temps à ker lenévez, dans la « banlieue » de

Bothoa rue du bourg

Plounévez-Quintin mais changera plusieurs fois de lieu, toujours aux alentours de Plounévez. Curieusement, la première naissance repérée n’intervient qu’en 1733,  5 ans après le mariage de 1728.  Serait-ce que l’union  n’aurait pas été immédiatement consommée vu l’âge de la mariée ? Durant plusieurs  années Marie s’est-elle contentée de tenir le ménage de son mari ? Les naissances ensuite se suivent à un rythme raisonnable. Dix enfants, étalés sur vingt ans, également répartis entre filles et garçons. À 40 ans Marie a un dernier enfant, qui meurt célibataire à 26 ans. Les autres illustrent parfaitement la tradition bretonne de la famille nombreuse : Alain  marié  à Marie Calvé aura  9 enfants. L’ancêtre direct  Sébastien et sa femme Louise Le Louët auront 12 enfants mais, autre phénomène récurrent  de l’ancienne France, la moitié meurt à moins d’un an.   En tout cas. Vive la petite reine Marie  et sa nombreuse descendance ! 

Un petit roi, un vrai, daté du 6 janvier, en 1824, sous la Restauration: Etienne Marie JÉGOUIC. Ce Jégouic-là appartient à une autre branche, sans rapport avec l’autre : ils sont tous de Laniscat et non de Plounévez-Quintin. Mais après consultation d’un autre arbre de Généanet (chantalguyjeg1) je m’aperçois que le plus ancien connu de ces  Jégouic est aussi de Plounévez…Tous ont donc quelque chance d’être cousins …  au moins à la mode de Bretagne. L’aînée des huit enfants d’Étienne-Marie, Marie-Anne Jégouic épouse  Yves Jégouic : je tiens là les parents de grand-père.

         

laniscat st gelven abbaye bon repos

  Un mot sur Laniscat - théoriquement  la ville n’existe plus. Un peu comme Bothoa devenu un simple quartier de Saint-Nicolas du Pelem,  Laniscat  a perdu son autonomie : elle s’est fondue dans une « agglomération » dont le nom ressemble à une blague administrative Bon-Repos-sur-Blavet. Un nom d’EHPAD, de camping, d’hôtel ou de villa à l’ancienne ou encore appellation technocratique d’une ville nouvelle quand il importe de ne fâcher aucune commune du regroupement, Laniscat, Saint-Gelven ou Perret. Le Blavet coule bien toujours là et le Daoulas dans ses gorges mais  Bon Repos fait référence… à des ruines : celles de l’Abbaye cistercienne du Bon Repos  qui n’a ni

laniscat 1853 jgc x l'hermit

porte ni fenêtre.

    Et pour finir j’appelle maintenant Françoise Louise « Mathurine » L’HERMITE née le 7 janvier 1829 à Ker Yvalan, hameau de Laniscat.  Je connais mal mes troupes bretonnes : la nominée est la femme du précédent, née à un jour près quatre ans après son mari Étienne Marie Jégouic ! Mère de huit enfants, elle est elle-même troisième d’une nichée de sept (plus un mort-né). Jégouic ne sait pas signer mais chose assez rare elle signe à son mariage. Son père le fait aussi, tant bien que mal :  des bâtons tremblotants en faisant un gros pâté effacé, étalé -d’un revers de manche malencontreux peut-être ?

Voilà mes enfants-rois de Bretagne. On doute  qu’ils en aient été plus heureux !

Publicité
Publicité
Commentaires
terresdartois
Publicité
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 39 140
Pages
Publicité