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terresdartois
4 décembre 2018

Vérification

 

Opportune Ste

Vérification

En dépit ou à cause du développement des numérisations et des sites de généalogie, sans cesse il faut Vérifier ce qu’on lit chez les autres –dans ces arbres tellement commodes mais qui parfois transmettent d’internaute à internaute  les mêmes erreurs, ce qu’on lit soi-même sur un acte original, ce qu’on en a compris et transcrit. Bref, à tous les stades, il faut se méfier de la précipitation, être Vigilant et ne pas céder à l’iVresse, au Vertige du foisonnement de l’information.

 

                   Le challenge AZ a d’ailleurs cette Vertu : s’obliger à faire le ménage. Explorer des sentiers  à peine tracés,  revenir sans se lasser sur un acte, prendre par un autre bout l’arbre d’un ancêtre, reconsidérer les données qu’on croyait sûres, changer de perspective. J’ai fourni moi-même plusieurs exemples involontaires de (re)découvertes, parfois en direct. Je viens d’en faire encore l’expérience toute fraîche. Je voulais écrire quelque chose sur les VOISEUX : Opportune V. est la grand-mère  de « grand-mère Mélina », mon arrière- grand-mère en fait.  Elle a un prénom propre à détourner le mauvais sort, et spécifiquement la stérilité des couples.

enfants d'Opportune V

Mission accomplie ? Pas vraiment: six enfants certes. Pourtant malgré un acharnement pathétique à procréer sans répit, les quatre premiers enfants, des garçons, survivent peu de temps. Les deux filles fonderont des familles. Peu fréquent globalement, le prénom Opportune apparaît surtout dans les Hauts de France actuels, avec de brusques sursauts de popularité au XVIIe, un regain de faveur (Opportune V. en témoigne) à la toute fin du XVIIIe et dans  le premier XIXe siècle. Le Voiseux « rural » que j’ai connu, peut-être un parent de grand-mère Lucienne était « coconnier » -un mot que Wikipédia dit caractéristique de l’Ouest mais on l’utilisait en Artois ; ailleurs on parlait de coquetiers- blouse grise d’instituteur ou d’épicier, béret  vissé sur la tête (je crois qu’il était chauve) : en le décrivant  je le vois très Roger Hanin dans « Au bon beurre » mais plus maigre.  Il passait toutes les semaines acheter le beurre  et les œufs des poules et même des pintades (une originalité par chez nous) qu’élevait  grand-mère.  VOISEUX n’est donc pas qu’un simple nom de plus pour moi. Encore un patronyme particulier : il n’existe  que dans le Pas-de-Calais et à un moindre degré en Bourgogne. Quant à son sens mes auteurs n’ont pas l’air très fixé : « voiseu », avisé  ou "viseor", habile.
                  Bilan de mes recherches: j’ai concentré mon effort sur  Opportune. À juste titre : c’est une ancêtre directe.  Le reste de sa fratrie  -6 frères et sœur- est passé au second plan, comme ses quatre oncles et tantes. Pour les retrouver, les recensements ont beaucoup aidé et plus tard Internet avec ces sites où les internautes déposent leurs arbres. Leurs informations sont bien utiles mais souvent partielles, surtout quand les fratries sont nombreuses et qu’on plonge sans bouteille, ni palme, ni tuba dans l’océan des registres paroissiaux dépourvus d’index ou de tables. On joue les Philémon dans  le naufragé du grand A.  Selon leurs intérêts propres les généanautes privilégient tel ou tel ancêtre : en superposant leurs arbres, on finit quelquefois par reconstituer la famille complète.  Aide précieuse en tout cas : elle fournit une première vue d’ensemble qu’il reste à affiner. Pour mes débuts  « à main nue », avec Antoine Jean-Michel DAUCOURT, l’ancêtre des DeAUCOURT  je fus gâté : sa femme Marie-Claire DINOIRE
 s’accoucha (on peut le dire : c’était la sage-femme du village) de onze enfants qui tous vécurent leur vie et eurent beaucoup

voiseux arbre

d’enfants. Je n’avais pas de logiciel ; je recopiais au fur et à mesure les nouveaux venus sur des post-it. La ramure de l’arbre ne cessait de s’étendre. J’avais la chance de mon côté : à Wailly, le village d’origine, ils étaient les seuls DAUCOURT. Pour me repérer dans ces registres touffus, il me suffisait de garder  comme inscrits sur ma  rétine les 8 lettres ou la fin en –COURT en tournant les bobines des microfilms.
           Ma visite de routine dans les parages des VOISEUX montre qu’il y a encore beaucoup à faire pour que chacun d’eux ait le minimum généalogique : date de naissance, du mariage, de décès. Leur fiche date de mes débuts : le chantier avait été ouvert en 2002  (mon logiciel note tout !), repris en 2014 : c’est à ce moment-là sans doute que j’ai décidé de compléter les fratries, mais  la chose était plus aisée, avec le développement des sites où les internautes déposent leurs arbres. J’ai recopié, je l’avoue. À la va-vite, « histoire » d’avoir toute la famille. Je n’ai jamais été déçu chaque fois que j’ai pris le temps de retourner à l’acte original: pas forcément parce que j’aurais débusqué des erreurs avec une joie mauvaise mais je trouvais des détails qui donnent épaisseur humaine à ces fiches d’état civil :   une signature, un témoin  connu par ailleurs, la mention d’un métier. Opportune mérite mieux que les à-peu- près que je relève : qui sont ces Germain- Augustin et Guillain -Augustin nés en 1807 ? Cette sœur qui épouse le beau-frère d’Opportune a une guirlande flottante de prénoms : Augustine, Mélanie, Catherine. Deux sœurs épousent deux frères : l’événement n’est pas rare mais mériterait plus d’attention. Quant au petit dernier, Narcisse II, « couvreur en paille « (c’est-à-dire qu’ il couvre les toits de chaume)  pourquoi l’ai-je entouré de tous ces points d’interrogation ?

Si je fais le total des travaux  à entreprendre après ces visites de chantier au fil de l'alphabet,  l'entreprise DEAUCOURT  n'est pas à la veille de fermer ses portes ou de déposer le bilan.  Inch Allah!

 

 

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