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terresdartois
8 mars 2019

Ursmer? vous avez dit Ursmer?

Ursmer ?

                                Ç ‘aurait pu être Urbain, Ursule, Uranie mais avec Ursmet j’ai tiré le gros lot : j’ai un Ursmet GERVAIS, en un exemplaire. Un hapax comme on dit. Il a vécu à Houdain, près de Béthune toute sa vie, du 9 mars 1777 au 16 mai 1847. Les secrétaires de mairie successifs, et déjà  le clerc de 1777 ont hésité: Ursmer, Usmer,  Ursmet, Ursmetz. Il savait écrire pourtant et pouvait donc épeler l’incongruité de son prénom. Même Google en a perdu de son assurance : il suggère des séquences   désopilantes du genre « X… avec ses sœurs met… ». Ils ne sont que 11 en France selon Généanet, tous concentrés du côté de Bruay. C’est bien la première fois que je rencontre cet animal. La première raison, c’est que Saint Ursmer a exercé ses talents sur un territoire très circonscrit qui correspond à peu près à la Belgique actuelle : Hainaut belge et français, Brabant flamand, Flandre orientale. C’était un évangélisateur du VIIe siècle, de ces temps mérovingiens dont Augustin Thierry fit le récit. Binche (célèbre pour ses Gilles du carnaval, aucun rapport comme je le croyais encore tout à l’heure avec la Bintje, cette fameuse patate à frites) conserve  ses reliques dans la collégiale St Ursmer. Il est né à Avesnes-sur-Helpe, en Thiérache, mais on peut s’étonner qu’il jouisse d’une audience –très confidentielle-  du côté de Bruay, en Artois. Le curieux de l’histoire, c’est que mon Ursmet a son double parfait,  ou un homonyme, Ursmer GERVAIS né le 25 août 1724 dans le Hainaut, à Trivières  près de La Louvières. Ils n’ont que je sache, aucun rapport de parenté mais au moins ses parents (Jean et Marie Agnès) pouvaient sans verser dans l’insolite décider  de le mettre sous la protection de ce saint auquel plusieurs églises de la région sont dédiées.

         J’ai eu beau chercher dans l’entourage de mon artésien,  je ne trouve rien qui ait pu expliquer la singularité du choix de François GERVET (c’est une des orthographes rencontrées) « peintre » (artiste peintre ? douteux) et de sa femme Justine GUILLIOT. Aucun prénom recherché. Le parrain est un Valentin Delautre fils de Martin berger de son état, la marraine une Félicité, fille de Noël  DESPREZ « joueur de violon ». Un original peut-être, celui-là ? Un paysan comme les autres avec un petit talent de violoneux qu’on appelle pour les noces et les bals.  Pressé d’étoffer  la fiche de mon « hapax »,  j’amorce des recherches express d’où il ressort que Ursmet a transmis son prénom, non pas à son premier-né (Charles- Norbert) mais au cadet -après trois filles- Jean-Baptiste Ursmet Joseph (1822-1912) qui est déclaré « briseur de grès » à son décès: à 89 ans casser des cailloux ? Même activité énigmatique pour un de ses fils, Alphonse à son mariage en 1883 – en 1911, le voilà charcutier…

 

 

    Mais où sont les autres Ursmet ? Et c’est alors qu’une sorte de miracle se produit, au moment même de rédiger ce texte : miracle si l’on veut, plutôt effet de mon étourderie. Le nez sur ces Ursmet Gervais, je ne me suis pas aperçu que j’avais déjà  en magasin d’autres Gervais, les descendants en fait qu’il a suffi de raccrocher  à leur arrière- grand-père. Beau désordre,  Watson ! Et comment se prénomment   ces petits jeunes ? Usmée et Usmar !  Et non Ursmée ou Ursmar,  un R de différence qui les a fait échapper à  mon listing « uRs- ». C’est vraiment ballot.  L’art de s’étonner soi-même en maniant la technique  comme un pied nickelé ! Sur la tête de  son premier né (1884-1920) Alphonse accumule tous les prénoms familiaux, le sien, celui de son père et donc du grand-père (plus ou moins bien compris) : Usmée, Alphonse, Jean-Baptiste, Joseph (1884-1920).  Le second  (ou le deuxième)   Usmar, Ovide, Alphonse, Joseph (1886-) bénéficie d’une variante plus authentique du fameux prénom.  Dans cet embrouillamini je comprends enfin pourquoi ces GERVAIS étaient dans mon fichier: à cause du dernier,  Usmar Ovide : il avait croisé  le chemin  d’un(e) de ces CHEMINEL toujours en vadrouille d’une génération à l’autre à travers les villages de l’Artois et qui au milieu du XIXe siècle firent leur entrée dans ma famille paternelle. Je me demande comment tous ces U(r)smer & Cie vivaient le port d'un nom de baptême aussi exotique din nou région. En tout cas ils tenaient à se transmettre scrupuleusement ce patrimoine, tel un titre de noblesse.

     

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Commentaires
M
Merci pour cette recherche captivante. Je suis en train de faire on arbre généalogique et je suis descendante directe d'alphonse Gervais et je me posais aussi cette question. Encore merci
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S
Merci pour ce billet qui me fait découvrir un prénom original, avec ou sans R ;-)
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terresdartois
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