X comme François XAVIER
X comme François XAVIER mercredi 28 juin 2017
J’avais primitivement dans l’idée de
parler des quelques Xavérine rencontrées mais elles sont vraiment falotes – du moins n’ai-je rien trouvé sur elles. En revanche me vient en tête un FRANÇOIS XAVIER de la famille paternelle.
Il ne faut pas perdre une occasion de s’instruire mais je ne vais pas jouer l’oncle Paul avec ses belles histoires qui servaient de bancs d’essai aux nouveaux dessinateurs de
SPIROU. Voici ce que je retiens d'un savoir tout frais. Alors que souvent les noms sont d’anciens prénoms tel Martin, Guillaume, Robert ou Lamartine, pour FRANÇOIS XAVIER le chemin a été inverse: c'est un nom devenu prénom puisqu’à l’origine Xavier (Javier en espagnol) est le lieu de naissance en Navarre du jeune François (1506-1552). On ne devrait donc pas mettre un tiret entre les deux termes. C’est un Jésuite, et même un des premiers puisqu’il fonde l’Ordre avec Ignace de Loyola. Il a évangélisé – ou essayé- le Japon, l’Inde et la Chine. Il est mort à Goa où une châsse abrite son corps (amputé des reliques dispersées de par le monde) mais un bras est gardé dans un reliquaire à Rome.
Étant donné le nombre de ses voyages en Asie, il est le patron des missionnaires et… du Tourisme. La popularité du prénom date du XVIIIe siècle et effectivement dans mes fichiers, figure une cinquantaine de François Xavier, la plupart nés dans les années 1750. Le plus ancien est un Xavier POULLAIN né à Sombrin (Pas-de-Calais près d’Arras) en 1733. Il est parrain d’un Xavier BAS ou LEBAS (un ancêtre de ma famille maternelle) peut-être un des cinq rescapés des treize enfants d’Alexis BAS et Marie-Anne Ponthieu : les six derniers sont morts entre un mois et deux ans malgré le patronage à deux reprises du saint jésuite.
J’en viens à François Xavier, en fait appelé le plus souvent Xavier, Xavier FROMENT. Un
grand oncle de mon père. j'ai jeté mon dévolu sur lui pour deux raisons.
1° C’est un jumeau : ce n’est pas si courant. Il est né comme sa sœur Marie-Blanche FROMENT le 4 octobre 1853 à Bavincourt, Pas-de-Calais. Il ne s’est pas marié ; il est décédé à 46 ans alors que sa sœur, mon arrière-grand-mère a disparu à 69 ans en 1922. C’est le seul garçon au milieu de quatre filles (sans compter une cinquième, l’aînée décédée à deux ans). On devait probablement mettre beaucoup d’ambitions sur lui mais, à voir sa signature mal formée, il paraît avoir été de santé faible. Par son testament il donnait une grande partie de ses biens à Marie-Blanche qui est ainsi devenue fort bien pourvue de belles et bonnes terres à blé et à betteraves.
2° Papa me disait qu’il l’avait toujours vu au coin du feu, malade. Impossible : il est décédé en 1899 et papa est né en 1918. Se sont superposés dans son souvenir ce qu’on lui disait de ce grand oncle et des images qui l’avaient frappé enfant: sa grand-mère alitée pendant plusieurs mois avant de décéder (il avait alors quatre ans) et un vieillard que tout bébé – à deux ans – il avait pu voir au coin du feu. Pour remplir ce rôle je ne vois que son arrière-grand-père Siméon DRUGY: il demeurait à Foncquevillers mais il a terminé sa vie chez son fils Léonard DRUGY. Il meurt en 1920 au grand âge pour l’époque de 89 ans.
Conclusion: il faut manipuler avec précaution les souvenirs d’enfance des parents et la tradition familiale. J’en ai fait plusieurs fois l’expérience. Mais en même temps il ne faut pas les rejeter car comme toute légende, ils contiennent des parcelles de vérité. Aux fins mythologues que nous devons être de savoir les interpréter.