R comme RICHE Laure 21 juin
J’ai enfin trouvé le sujet du R, après bien des hésitations. J’avais plusieurs idées. Répit ? - avant d’aborder à la fin de cette course les sommets des Alpes et des Pyrénées réunies : ces lettres fatales en français W, X., et Z. Mais quel contenu mettre? Registres ? j'écrirais quelques lignes autour de certains documents paroissiaux particulièrement épouvantables: ils font souffrir l’enquêteur tout au long du règne du curé qui les tient : pattes de mouche, entassement sans date, et finalement indications rudimentaires et frustrantes. Je me suis rabattu finalement sur RICHE, que j’avais prévu dès le début sans trop savoir que dire. Finalement, c’est Laure RICHE que je vais sortir de l’anonymat (Résurrection ?).
C’est la grand-mère paternelle de mon père. Consciencieusement je me suis livré au travail traditionnel de recherche généalogique pour me faire une certaine idée du parcours de la famille RICHE ou LERICHE. Pas toujours facile de remonter dans l’arbre : on se promène entre divers villages, voisins mais le parcours n’est pas fléché faute d’actes un peu bavards.
La famille est originaire de Mondicour, un bourg de Picardie tout proche de l'Artois. Elle s’installe à Bailleulmont, un village près d’Arras. On trouve des journaliers, mais aussi, plus original dans ma base de données, un bourrelier, et même Casimir, le père de Laure, est domestique, dans une place à Arras, ce qui l’empêche d’être présent à Bavincourt à des moments importants, par exemple à la naissance de Laure. Rien de très marquant ou d’original. En outre, du fait d’une brouille sévère entre mon père et une partie de la descendance de Laure la transmission familiale n’a pas fonctionné: hormis quelques bribes arrachés trop tardivement à mon père, je suis privé de tout ce tissu d’anecdotes, de souvenirs, de vécu personnel qui me permet du côté de ma mère de faire vivre ce que disent les documents. Je n’ai pas connu cette arrière-grand-mère décédée en 1936 alors que j’ai quantité d’images intérieures, et des photos de Mélina, mon arrière-grand-mère maternelle. Et puis un jour, j’ai réussi à avoir quelques clichés de Laure, de son mari, d’une de leur fille, d’une tante. Une forme évidente de résurrection. Et soudain, une autre évidence s’impose aujoourd'hui dans la fraîcheur de ce matin alors que je réfléchis à la fiche « R », c’est le mot ressemblance . Car Laure
a un visage peu commun, un peu masculin, disons-le, qui me trouble car j’y retrouve la profonde fossette du menton paternel,
la même qu’ont son frère André
, son père Christian
, sa tante Caroline
. Laure et son mari Constant DeAUCOURT
, grand gaillard à la moustache bonhomme, travaillaient au Château de Bavincourt (habité en fait alors par des roturiers avant son acquisition par d’authentiques nobles, les de Boiry ). Ils habitaient dans les communs; la pièce principale avait une très grande cheminée en pierre. Constant était jardinier, Laure s'occupait dans les cuisines