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terresdartois
14 juin 2017

L comme LALIGANT

L comme LALIGANT   mercredi 14 juin

 

            

laligant 1782 M Chltte-c

La famille  LALIGANT s’est mise en travers de mon chemin alors que j’enquêtais sur Henri Chantavoine, un allié lointain de mon parent Émile GOSSART. Professeur de khâgne à Henri IV, il fut un pilier de la critique littéraire au Journal des Débats à la fin du XIXe siècle. 

lalig 1874 Anais signM Henri x cousin- SIGN -002

Anne Anaïsse LALIGANT (1809-1881), c’est sa mère. Elle signe ainsi, d’une écriture précise et décidée.

 

Comme il se doit, j’ai essayé d’en savoir plus sur ces LALIGANT. Un parcours du combattant  plein d’itinérances et de surprises. Naïvement, je croyais ces LALIGANT originaires de Mussy-sur-Seine, à voir le culte que lui vouait H. Chantavoine : il avait fait de Mussy le lieu de tous les événements familiaux majeurs. Un joli bourg près de Chaource, connu pour son champagne et son fromage. En fait, seuls les Ménétrier, la famille maternelle d’Anaïsse, sont implantés à Mussy depuis des générations. Epouse d'un capitaine de gendarmerie elle m'échappe souvent au gré des affectations: Henri le futur critique est assez connu pour que sa notice nécrologique indique qu'il est né à Montpellier mais sur sa soeur restée dans l'anonymat,  rien nulle part. Le capitaine meurt à Mussy et d'après les recensements de 1872 et de 1881, sa veuve ne bouge plus de la maison de la rue Boursault; en 1881 (un an avant sa mort) voici du nouveau: apparaît une "Louise Vigeanelle  sa soeur" -demie-soeur, en fait, issue d'un remariage de sa mère Ursule. En route pour retrouver ce beau-père Vigeanelle. Grâce à l'aide collaborative, je plonge sur la gendarmerie de Langres et super-bonne pioche, parmi les témoins du remariage qui voit-on? Pierre-Urbain CHANTAVOINE, le père  de François, futur mari d'Anaïs. Le jeune Chantavoine a déjà 17 ans , elle n'a que 12 ans. il faudra attendre mais ce qui est sûr, c'est qu'au recensement de 1836, le jeune couple figure dans le personnel de la gendarmerie de Doulevant-le-Chateau. Idylle à la gendarmerie de Langres. C'était la séquence pipol.    

   On revient aux LALIGANT. Quelle est la profession du   père d'Anaïs, Pierre Philibert, 3ème du nom ?

Maulnes 1650- RGe

Propriétaire à son mariage en l’an X, marchand, dénomination vague, en 1802, « cafetier » en 1813. Qu’est-ce à dire ? Tient-il à Mussy un établissement où l’on sert des cafés ou bien s’occupe-t-il du négoce du café ?   J'ai dit Philibert III . Car c'est un trait distinctif de cette famille  originaire de Mimeure près d’Arnay- le-Duc: depuis le début du XVIIIe siècle, on y respecte l’usage de donner à l’aîné le nom du père. Avant le père d’Anaïsse, il y a eu  Pierre Philibert I, Philibert II (1753-1824) ;  pour le frère d’Anaïsse, Philibert IV, on adjoindra le prénom plus passe-partout d’Émile. La tradition disparaît avec la mort précoce du petit-fils Philibert V (1826-1828) d’ailleurs également prénommé François Émile.  On bouge beaucoup dans la famille, mais en restant aux alentours de Bar-sur-Seine, Langres, Arnay-le-Duc, et dans l’Yonne Cruzy-le Chatel (avec sur le territoire de cette commune un lieu-dit orthographié de toutes les manières : Maune, Mone, Meaulnes, Meaunes).  Quand  on n’est pas  propriétaire, on est marchand- fermier (l’ancêtre François à la fin du règne de Louis XIV à Mimeure),  receveur à cheval de l’administration des contributions indirectes   (Philibert II Langres 1753- Mussy 1824) ou directeur de la verrerie de Maunes à Cruzy le Chatel (Philibert I  vers 1777-1782 puis son frère Claude). La verrerie était installée dans un lieu étrange, un château pentagonal construit à la renaissance sur une source et son nymphée. Cette masse bizarre s'élève aujourd’hui au milieu d’une lande mais autrefois l'entourait une épaisse forêt bientôt dévastée pour alimenter un four de verre à bouteilles.

maulnes 2014-003

 

Les Louvois  qui en avaient hérité exploitent ensuite eux-mêmes la verrerie puis s’en débarrassent. Menacé de ruine il commence aujourd'hui à être restauré. L’article de Wikipédia détaille les avatars de ce monument unique.

             

laligant 1870 papetier c -004

Les LALIGANT étaient comme dirait le baron Seillière de la race des entrepreneurs. A 23 ans, lors de son mariage Philibert Émile, le frère d’Anaïsse est déjà régisseur de forges à Montreuil-sur-Blaise (Haute-Marne). L’autre mois, le hasard (Généanet en fait) m’a mis sur la piste d’un  Alexandre Gaston LALIGANT  établi dans le Pas-de-Calais,  à la tête d’un moulin à papier à Maresquel près d’Hesdin sur la Canche.

 

La papeterie ne fermera qu’en 2006 non sans avoir consciencieusement pollué le fleuve côtier. Après recherche, il s’avère que cet Alexandre-Gaston est le fils de Claude. Sa nécrologie tout en louanges   fait de lui « le fils de ses œuvres ». Certes il était allé chercher aventure bien loin de ses bases mais vu son entourage familial de notables provinciaux, on ne peut dire qu’il soit parti de rien. Quant au père d’Anaïsse, je me suis longtemps cassé les dents sur son cas. Après avoir donné six enfants à sa femme Ursule Ménétrier, il disparaît : mort ? Suicidé ? En fuite ? Ursule se remarie: joie, (déplacée peut-être mais c’est celle du limier qui flaire la piste) j’apprends que Pierre LALIGANT est mort le 2 juillet 1816. Mais où ? Silence. J’ai remué toutes les archives des villages possibles – heureusement qu’elles étaient numérisées et d’un accès facile. En vain. Mais la ténacité paie. La solution à une prochaine lettre – si j’arrive jusques là !     

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